“Mon chien est réactif, pouvez-vous m'aider ?” est une phrase très courante dans le quotidien d'un coach comportementaliste canin. Et heureusement ou non, elle ne signifie pas grand chose. Prenons le temps de définir la “réactivité” et ses nombreuses causes possibles.
Stricto sensu, un “chien réactif” est un chien “qui réagit à quelque chose”. Mon chien court après la balle, on pourrait très bien dire qu'il est donc “réactif balles” ; mon chien aboie quand quelqu'un passe devant chez lui, on pourrait aussi dire qu'il est “réactif passant”. Et non pas seulement réactif congénères, humains, enfants, voiture, trottinettes, qui sont les plus fréquents motifs d'appel.
En réalité pour beaucoup de personnes, “réactif” veut dire “agressif”, ou “potentiellement agressif mais je n'arrive pas à comprendre ce chien”. Ce terme évoque donc un danger dans l'inconscient collectif, avec tout ce qui va avec : tirer en laisse, montrer les dents, aboyer, adopter éventuellement une posture haute, … Le terme “réactif” ne veut en réalité pas dire grand chose et est très stigmatisant. Il vaut mieux décrire factuellement le comportement du chien, les contextes de déclenchement, étudier son passé et ses émotions : car il existe autant de types de réactivité que de chiens sur cette planète. C'est l'un des sujets les plus épineux en comportement.
En ce qui concerne l'agressivité, il existe également un vaste panel d'agressivités possibles. Distanciation, irritation, prédation, compétition, protection, territoriale, peur, … et j'en passe. Un chien peut être réactif par frustration et ne pas forcément vouloir attaquer le chien d'en face. Un chien peut demander de l'espace quand il croise un enfants car il a trop été mis en contact brutalement avec ceux-ci. Un chien peut demander de l'espace à un congénère car celui-ci arrive trop brutalement par rapport à lui. Et bien d'autres cas encore.
Elles peuvent être multiples. On peut notamment lister les causes suivantes :
Dans tous les cas, on cherchera à filmer le chien pour analyser ses attitudes, voire même tenir un journal de bord des occurrences. Rien de tel que le factuel pour analyser, car sur le moment on fait simplement ce que l'on peut pour le maîtriser.
Se poser cette question est déjà la meilleure intention que vous puissiez avoir, soyez-en conscient ! Beaucoup cherchent à simplement éteindre le comportement sans chercher véritablement à aider leur animal.
La première étape va consister à se sécuriser un maximum :
Si vous n'avez jamais eu à faire à ce type de situations, vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel à jour dans ses connaissances, pour vous guider, mettre en place des contextes propices à l'exercice, et surtout vous soutenir.
Quel que soit le professionnel que vous choisissez, évitez absolument toute approche coercitive : collier étrangleur, électrique, usage de canettes et autres méthodes plus que douteuses qui consisteraient à montrer au chien que son attitude est mauvaise, alors qu'il est lui-même mal à l'aise. Frappe-t-on quelqu'un qui panique parce que son émotion est trop forte ?