“Pourquoi est-ce que mon chien m'aime ?”, cette fameuse question que l'on se pose souvent, car on peut avoir l'impression de s'être imposé à notre chien. Répondons ensemble !
Prenons la définition du Larousse dans un premier temps : “Sentiment d'affection, de sympathie ou vif intérêt qui lie fortement à quelqu'un, à un animal, à quelque chose”.
Pour John Bowlby, psychiatre et psychanalyste, “Son principe de base est qu'un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue.”
Ces 2 définitions ont ceci de commun la notion de lien. La seconde soulève un point important : la notion de dépendance pour un bon développement de l'individu, tant au niveau physiologique que psychologique.
La mère du chiot est son guide, son fournisseur de nourriture, de chaleur, de repères pendant que tous les sens et le cerveau de ses bébés se développent progressivement. Elle est ce que l'on appelle sa figure d'attachement. Elle répond à un besoin de sécurité. Pendant les premiers jours de la vie de ses chiots, la mère est naturellement anxieuse s'ils s'éloignent : elle se doit de les guider, par instinct. A leur troisième semaine de vie, les chiots commencent à la chercher (car ils peuvent la percevoir avec plusieurs de leurs sens et la reconnaître). Après avoir établi ce lien fondamental, le chiot va commencer à explorer son environnement, toujours en se référant à sa mère pour guetter sa réaction et ainsi savoir s'il est en sécurité. L'attachement est un besoin fondamental du chien au même titre que de se nourrir ou dormir. Un chiot sans figure d'attachement peut mourir.
Pour guider ensuite ses petits vers l'autonomie, la mère les considèrera ensuite autonomes à 4 mois. Un détachement naturel aura progressivement lieu jusqu'à cet âge :
Seulement, dans notre pays, un chiot est adoptable à partir de 2 mois. Ce détachement fondamental n'est alors pas terminé. Ce chiot aura besoin d'une autre figure d'attachement : ce sera vous. Sa mère n'aura pas eu le temps de lui apprendre tout ce qu'elle aurait dû. Vous devrez le faire vous-mêmes … alors que vous n'êtes pas un chien.
Tout simplement par opportunisme. L'ancêtre commun du loup et du chien s'est rapproché des regroupements humains car de la nourriture était facilement accessible (via les déchets alimentaires). L'humain a pu faire travailler le chien en utilisant ses capacités naturelles (qu'il a ensuite sélectionnées) ; le chien en tirait d'abord nourriture, puis confort et affection. Le chien est un animal social capable de se lier à d'autres espèces. C'était un échange mutuellement choisi.
Le chien est hédoniste : en l'absence de contrainte extérieure, il se dirige vers ce qui lui procure le plus de plaisir. Plus vous aurez un lien fort de respect envers lui, plus il vous choisira naturellement. En ce sens, je ne considère pas l'amour du chien comme inconditionnel, contrairement à ce que l'on entend souvent.
Personnellement, je trouve que ce terme n'a aucune définition communément claire. Il veut tantôt dire :
De plus, nous parlons d'une espèce qui dépend désormais de nous pour strictement TOUT. Manger, faire ses besoins, avoir accès aux espaces de base, aux interactions sociales tantôt interdites, tantôt admises (souvent trop brièvement) … Ce qui est peu propice à l'autonomie. Dans ce contexte, qu'est-ce qui est “hyper”, qu'est-ce que la norme ou le seuil de référence objectivement mesurable ? Difficile de donner une réponse, si ce n'est en observant le langage corporel du chien.
En cas d'anxiété de séparation, nous pouvons regarder si le chien est à l'aise avec d'autres personnes ou non pendant votre absence, car cela va drastiquement impacter le plan d'entraînement. Oublions le vocabulaire qui complexifie inutilement.
L'attachement est ainsi une composante du développement nécessaire à certaines espèces pour survivre : les chiens, les dauphins, les chevaux, les humains … Ces liens restent nécessaires tout au long de la vie. Ils peuvent tout à fait être multiples, et même l'être pour favoriser (entre autres) l'autonomie de votre chien.
Aimer son chien, c'est profiter ensemble de chaque instant, mais également apprendre à être autonome sans l'autre. La relation n'en sera que plus forte.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à me contacter ou à écouter notre épisode de podcast dédié à ce sujet.