Selon les études, l'anxiété de séparation concernerait entre 25% et 60% des chiens vivant dans nos foyers. Certaines astuces préventives permettent d'introduire en douceur cette notion chez votre chien, qu'il s'agisse d'un chiot ou d'un chien adulte. Découvrons-les ensemble.
Etre serein en votre absence doit s'apprendre progressivement. Il n'est pas question d'accueillir Médor le samedi et partir travailler 10 heures d'affilée le lundi. Vous devez impérativement prendre plusieurs semaines de vacances pour l'accompagner dans ce grand changement de vie.
Pendant cette période d'accueil, vous lui apprendrez à se familiariser à son environnement, à son rythme. Bien avant l'apprentissage du “assis” et autres mots non urgents, vous devez vous assurer que votre chien est à l'aise en toutes circonstances supportables par l'espèce. La solitude fait partie de cette liste.
Ainsi, vous vous absenterez d'abord très peu (quelques secondes), puis vous augmenterez peu à peu ce temps. Je vous recommande de filmer votre chien et de pouvoir l'observer en live : lors d'un signe potentiel de stress, vous devez rentrer. Comme lors d'une désensibilisation, l'idée est d'exposer progressivement le chien à un niveau qu'il tolère, afin que sa réaction à votre sortie devienne “ah, il sort ? bon, OK, ça ne me plaît pas spécialement mais je peux gérer”. Certains signaux corporels ne sont pas intuitifs, je vous recommande de vous renseigner sur ce sujet.
Entraînez-vous au bon moment, lorsqu'au autre facteur ne peut a priori mettre votre chien mal à l'aise :
J'en profite pour rappeler que même un chien habitué à rester seul ne devrait pas être laissé plus de 5/6 heures d'affilée. Si vous travaillez toute la journée, quelqu'un doit passer pour couper la journée, ne serait-ce que pour que l'animal puisse faire ses besoins …
Rappelons que l'attachement fait partie des besoins de base du chien. Si votre chiot réclame votre présence, dormez avec lui ! Le chien est un dormeur social, le bébé a été arraché à sa famille d'un seul coup, l'arrivée dans votre foyer est un grand changement pour lui. Ne le laissez jamais pleurer seul : si à terme vous ne souhaitez pas dormir avec lui, commencez par exemple à dormir dans le salon avec lui, puis éloignez-vous très progressivement quand il sera en âge de le faire. Attachement et autonomie sont 2 notions très différentes.
L'environnement joue une part importante dans le fait de se sentir bien seul. Si par exemple des bruits inquiétants ne cessent, il sera plus difficile d'arriver à se détendre si la figure d'attachement s'éloigne ! Par exemple, un bon lieu de couchage (ou plusieurs) peuvent aussi favoriser le fait de s'y poser et d'en profiter.
Exactement comme les enfants, votre animal doit pouvoir apprendre à … ne rien faire. Pour cela, rythmez votre journée en alternant les temps pour le chien et les temps pour vous, de façon routinière pour que le chien sache ce qui va suivre. Il ne s'agit pas d'ignorer son chien (c'est d'ailleurs parfois totalement contre productif), mais de d'abord satisfaire ses besoins et lui offrir ensuite l'opportunité de se reposer en ne faisant rien, pendant que vous vaquez à vos occupations. Si votre chien n'arrive pas à se poser, certaines pistes comportementales seront à prioriser, notamment la piste douloureuse.
Avant de pouvoir laisser un animal seul, il faut que son excitation soit au niveau minimum possible. Divers ajustements de son activité quotidienne sont souvent nécessaires. Je vois régulièrement des chiens sur-stimulés ou dépensés de façon non qualitative. Les ajustements à faire seront à lister individuellement.
Pour éviter l'“hyperattachement” (notion qui n'existe pas réellement, mais c'est un autre débat), dormir sans votre chien ne servira à rien ! Au contraire, donnez-lui autant d'amour qu'il en a besoin. Le chien étant un dormeur social avec un besoin primaire d'attachement, c'est fondamental. Ne laissez jamais un chien pleurer seul la nuit. Restez auprès de lui, vous lui apprendrez le moment voulu à dormir où vous le souhaitez.
En revanche, une fois qu'un lien sécurisé est établi avec vous, vous pouvez essayer de diversifier les personnes avec qui il peut avoir un lien d'attachement (uniquement s'il est à l'aise avec les humains). Autres membres de votre famille, voisins, amis de confiance, … peuvent également le promener ou jouer avec lui. Il n'y a pas de minimum requis, faites simplement de votre mieux. Pensez qualité et non pas quantité, allez-y doucement.
“J'ai peur qu'il détruise tout quand je m'absente !”. Certes, mais n'oubliez pas que lorsque l'on prend un chien, certains dégâts sont inévitables, anxiété ou non. Dégagez votre salon de tout objet dangereux. Au lieu de l'enfermer dans une cage, pourquoi ne pas fermer les zones à risque ? Toutes les mesures préventives citées doivent augmenter vos chances d'éviter cette situation. Concentrez-vous sur celles-ci.
N'oubliez pas que la peur du confinement est fréquente chez les chiens anxieux. Vous aurez bien plus de chance de provoquer ce soucis et de voir apparaître d'autres symptômes tout aussi gênants (aboiements, mutilations, …) si vous forcez votre chien à être en cage pendant plusieurs heures alors qu'il déteste cela. Votre chien aime sa cage, c'est comme une niche pour lui ? Laissez-lui simplement à disposition, porte ouverte. Laissez-lui le choix, par respect.
Faire toutes ces actions ne vous garantit pas à 100% que votre animal ne sera pas anxieux quand vous vous absenterez. Elles permettent de maximiser les chances d'avoir un chien serein : elles sont donc fondamentales. Néanmoins, les mécanismes cérébraux de l'anxiété sont complexes et toutes les causes ne sont pas toujours identifiables. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à me contacter pour programmer votre appel découverte !